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mardi, décembre 02, 2008

Un Québec fort dans un Canada uni

Il est assez révélateur de voir de voir des journaliste comme Lysiane Gagnon et André Pratte, de La Presse, s'indigner de la formation d'une coalition prête à prendre le pouvoir. « Un putsch », (1) s'exclame Gagnon. Pratte ne va pas aussi loin, mais son malaise est évident lorsqu'il parle d'une coalition « étrange », de « contorsions idéologiques »... (2)

Nos deux antibloquistes se donnent beaucoup de mal pour ne pas voir une réalité toute simple : l'opposition n'a pas le choix. Comme le mentionnait la chroniqueuse Chantal Hébert, le gouvernement conservateur a rompu le fragile lien de confiance avec les partis d'opposition en cherchant à tarir leur source de financement, en s'attaquant bassement à leur survie-même. Un conseiller du premier ministre avouait d'ailleurs s'inspirer des guerres puniques, la troisième de ces guerres ayant mené à l'écrasement définitif de l'ennemi carthaginois. Voilà qui est réconfortant pour Stéphane Dion ! Rien ne peut garantir que Harper, qui a remisé son projet devant la contre-attaque des coalisés, ne le ressortirait pas dans six mois si ceux-ci prenaient le risque insensé de ne pas le renverser aujourd'hui. À ce moment-là, il serait trop tard : les partis d'opposition ne pourraient s'opposer au projet sans entraîner la chute du gouvernement et le déclenchement d'élections. Ce danger n'a que rarement été évoqué jusqu'à présent. Pourtant il est au coeur du problème.

Au fond, ce qui agace tant l'engeance antibloquiste, c'est de voir le Bloc si près du pouvoir, si manifestement utile dans un rôle qui le met en valeur. Rappelons-nous que tout l'argumentaire contre le parti de Gilles Duceppe, asséné élection après élection, sans relâche, repose sur sa prétendue inutilité. Cet argument aujourd'hui vient de tomber. L'engeance n'a plus qu'une flèche dans son carquois, la vieille rangaine consistant à dépeindre le Bloc comme un parti « séparatiste », le Mal incarné, alors que nous pressentons tous très bien que l'option séparatiste, par ailleurs légitime, n'est plus un facteur, ni à Ottawa, ni à Québec.

Au-delà de la campagne de propagande qui se met en place, il n'est pourtant pas difficile de constater que les Québécois sont sur le point d'obtenir ce qu'ils ont toujours voulu : un parti représentant un Québec fort dans une coalition représentant un Canada uni.

Cette volonté n'est-elle pas légitime elle-aussi ?

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(1) Gagnon, Lysiane. « Un putsch, rien de moins ». Cyberpresse [En ligne]. (Mardi 2 décembre 2008) (Page consultée le 2 décembre 2008)

(2) Pratte,André. « Vaudeville à Ottawa ». Cyberpresse [En ligne]. (Mardi 2 décembre 2008) (Page consultée le 2 décembre 2008)

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